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Micronation virtuelle du Micromonde Francophone

Fédération D'armara

Période 1910-1995

 

 

 

En 1910, la Confédération Armaréenne avait atteint un territoire considérable, qu'il fallait encore maîtriser, un défi considérable, et "civiliser", "cimenter" car la diversité des habitants peuplant le sol confédéral était immense : autochtones et cow-boys adeptes des grands espaces et d'un mode de vie excentré, urbains capitalistes, ruraux développant leur agriculture et multipliant la culture de dizaines d'hectares, sans compter la diversité culturelle et linguistique.

 

 

 

I. L'assimilation des nouveaux états (1910-1949)

A. L'aménagement du territoire

1) Les communications :

 

 

Au sein du Conseil des Dix, la question de l'assimilation se posa. Tous les états, hormis celui de Missina, étaient favorables à la modernisation des territoires.

Le réseau de télégraphe fut développé, l'électricité remplaçant le vieux système de Chappe.

Le réseau téléphonique prit son essor vers 1885 et se densifia dans les années 1920, permettant une révolution dans la vitesse de la gestion administrative, remplaçant avantageusement les lenteurs de la poste.

En 1921, un Bureau National d'Administration fut créé, pour une simplification du droit, premier pas vers la fédéralisation, porté par Andrew Tree, gouverneur du Tobanshire, et Helmut Güth, gouverneur de Terre-d'Or.

L'arrivée de la radio, popularisée dans les années 1930, permit la diffusion d'un modèle basé sur les premiers immigrants du XVIIIe siècle. La télévision suivrait à la fin des années 1940.

 

 

2) Les transports :

 

 

En 1922, la Transcontinentale ferroviaire achevait de relier SpockSom à Palm Habor.

Les dix gouverneurs firent ainsi le trajet depuis SpockSom, s'y étant retrouvé, pour rencontrer leurs concitoyens. Mais si le Plan Bones, du nom d'Hector Bones, gouverneur de Comptoise, permit de développer les lignes vicinales, le gouverneur de Missina, Milano Guznòc-"Gyapète Fort", s'opposa à son application dans son état, ce qui provoqua de vifs heurts avec le Conseil, d'autant qu'une forte minorité (environs 40 % des habitants de l'état, massés surtout à la limite de Virnéo).

 

De grandes routes bitumées virent le jour à la fin des années 1920, mais nombre d'habitants du Missina firent de grandes manifestations, dont une en 1929 fit un mort, un mavazite.

Il en fut de même lorsque l'aviation prit son essort, et l'ouest refusait obstinément d'être relié par autre chose que la Transcontinentale.

 

 

3) Les arts et les sciences

 

 

De grandes figurent émergèrent, tels le sculpteur Michel Louis qui exprima la vision d'un brassage culturel dans son art ; les écrivains Samuel Kebett, grand drammaturge de l'absurde, ou Julian Grine, romancier chantant la nature domptée, qui s'opposa au poète de la nativité Joshua Grisham, de Missina.

 

Kebett et Grine s'associèrent en 1924 pour créer l'Académie de Palm Habor, lieu symbolique du progrès de la civilisation, et qui devait définir la langue armaréenne, encore très bâtarde à cause des nombreux idiomes parlés.

 

Cette création fut confortée par l'obligation prise en 1926 par le Conseil des Dix d'utiliser le franco-armaréen comme langue administrative.

 

 

B. La marche à la fédéralisation

1) L'état pré-fédéral

 

 

Nous avons déjà cité le BNA qui, créé en 1921, uniformisa le droit dans les dix états. S'ensuivit la loi de 1926 imposant une seule langue administrative.

En 1928, la Banque Nationale Armaréenne fut renforcée dans ses prérogatives et un président unique fut créé, remplaçant le Conseil qui jusqu'alors bataillait des heures sur la politique monnétaire.

Ce fut Bones qui en reçut la présidence, soutenu par ses collègues Tree et Güth.

En 1933, l'école fut ouverte à tous les habitants de la Confédération par une déclaration commune, imposant un système commun à tout le pays et une même langue.

Une législation commune du travail fut décidée en 1938. Malgré le gouverneur Milano Guznòc-"Gyapète Fort", la route de la fédéralisation était tracée.

 

 

2) La République Fédérale

 

 

Elle se concrétisa à York, en 1939. Milano Guznòc-"Gyapète Fort" avait perdu l'élection gouvernale à cause de l'afflux de pionniers en Missina, notamment à Mallington qui devint une métropole industrielle forte.

 

Le nouveau gouverneur, Joe Hax, issu du parti fédéraliste comme ses neuf autres collègues, signa donc l'Acte Fondateur d'York, recréant le poste de Président de la Fédération, laissant aux états le pouvoir régalien local, mais sur lequel primait la loi fédérale.

 

C'est Hax qui fut symboliquement élu à ce poste suprême par le Conseil des gouverneurs.

 

 

3) Les résistances

 

 

Mais cette fédéralisation ne fut pas acceptée par tous. Pour les habitants du Missina, que nous appelerons missinois, et notamment ceux de l'extrême ouest, elle signifiait l'effacement d'un idéal devant une puissance lointaine de milliers de kilomètres.

La figure de proue du mouvement de résistance fut Milano Guznòc-"Gyapète Fort", modéré dans la contestation, qui voulait un retour à la Confédération.

Des associations firent reconnaître en 1942 la liberté de l'enseignement, qui pouvait être dispensé dans les langues locales, mais son coût, nom subventionné par Missina, restait horriblement cher.

L'arrivée encore massive de pionniers se sédentarisant, rompant avec le mode de vie traditionnel de ces habitants, fut vécue comme une provocation.

En 1947, la mort de Milano Guznòc-"Gyapète Fort" vit le mouvement de résistance se radicaliser, derrière le Karpu Marc Oeil-de-Boeuf Karpu-Sept (en effet, l'administration imposait alors aux autochtones pour patronyme le nom de la tribu à laquelle ils appartenaient avec son secteur géographique, et un prénom usuel "armaréen", laissant pour second prénom un nom au choix, 1903-1996).

 

En 1948, l'arrivée de colons sur le territoire des Mavazites provoqua une émeute qui fit deux morts chez les nouveaux arrivants.

Le gouverneur Zacharias Rubin III voulut agir avec la force, voulant en finir avec "des pratiques d'un autre âge et hors de la civilisation, alors que le territoire national [appartenait] à tous".

Les résistants se braquèrent et en 1949, Marc O. Karpu-Sept proclama la sécession du Territoire Libre de l'Ouest, commençant dans le prolongement du Lac Diamant.

 

I. De la guerre civile à l'effort de réconciliation (1949-1995)

A. La Guerre de Sécession (ou guerre civile, 1949-1977)

1) Le début des hostilités

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La sécession et la tension accumulée poussèrent certains extrémistes, malgré Karpu-Sept, à massacrer des "modernes" installés dans la nouvelle Confédération, qui refusaient de quitter le territoire.

La Fédération, présidée par Alexander Pitt (1882-1958), s'insurgea contre ces massacres et refusa ce qu'elle appela un démembrement de l'union, au nom du principe de nationalité, des ressortissants armaréens vivant en Missina.

Pitt décréta donc la mobilisation générale. Mais la révolte de l'Ouest entraîna dans son sillage les traditionnalistes Javlodes, Chiens d'Eau, Moraches et même quelques Turbures.

Les contingents fédéraux n'étaient pas du tout prêts à la guerre.

Sur les 12 millions d'habitants que comptait Armara en 1948, 11,5 habitaient dans la Fédération et 0,5 dans la Confédération.

Mais sur ces 500 000 habitants, tous les adultes valides, soit 300 000 hommes et femmes, étaient prêts à combattre pour leurs idéaux, tandis que vingt mille rebelles se soulevaient dans la Fédération dont l'armée ne comptait alors que 250 000 professionnels, et les hommes soumis à la conscription, 3,6 millions ayant entre 20 et 45 ans, n'étaient pas tous enthousiastes et lentement mobilisables.

 

2)L'assaut défensif

 

Karpu-Sept (que nous appellerons Oeil-de-Boeuf) reprit les choses en main.

Il décida de l'étanchéité totale des frontières et de l'expulsion manu militari des nouveaux installés.

Les usines furent détruites, les bateaux modernes sabordés.

Dans les Monts Michel, les rebelles s'en prirent aux mines, asséchant l'approvisionnement en minerai pour l'armée.

En 1950, voyant se lever une foule immense de conscrits, Oeil-de-Boeuf décida de "l'assaut défensif", stratégie visant à rejoindre les rebelles pour paralyser l'armée armaréenne.

On vit ainsi revenir les chevaux à l'est, d'où ils avaient disparu depuis le début du XXe siècle au profit de l'automobile.

Mallas, puis Mallington tombèrent aisément au cours de l'année 1950, un couvre-feu fut établi mais les territoires étaient très difficilement contrôlables à cause du faible nombre de soldats (100 000) particippant à l'assaut.

De leur côté, les Turbures, menés par un bandit, Sully Oglala, moins idéaliste qu'avide de pillages, firent un raid vengeur sur Poltmond où ils mirent à bas la vieille statue du Général Tusker.

La panique fut immense à l'Est, où les exactions d'Oglala furent amplifiées et poussèrent les conscrits rétifs à s'enrôler massivement.

En 1951, Oglala atteignit Tobana par surprise et mit le feu à la ville.

Les habitants fuirent en Vermilia où ils refondèrent la ville, protégés par l'armée du Général Osée McKindor, ce que voyant Oglala fit demi tour et revint se cacher dans les montagnes, qu'il organisa en maquis.

Pendant ce temps, les troupes confédérées atteignirent le Mont Michel également, Oeil-de-Boeuf rencontra Oglala qui lui dissimula ses raids vindicatifs et cupides.

Oeil de Boeuf estima que l'assaut défensif devait s'arrêter là et proposa au Président Pitt de le rencontrer à Mallington, au coeur du pays.

Mais blessé dans l'orgueil national, Pitt refusa.

3) La contre-offensive Fédérale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Seuls deux millions de conscrits étaient désormais mobilisables, après l'avancée extrême des confédérés, mais la dilatation de leurs forces contrastait avec la concentration des troupes du Général McKindor.

La contre-offensive commença au printemps 1952.

Les soldats étaient surtout à pied, les puits de pétrole étant tenus par les confédérés, et les importations étaient coûteuses.

Mais le siège des Monts Michel fut très difficilement imposable à cause de la position de supériorité que tenaient les soldats d'Oglala, alimentés par la vallée tenue par Oeil-de-Boeuf, qui traitait les civils avec respect et leur permettait de vivre comme ils l'entendaient, sous contrôle toutefois.

 

Il renouvela en 1953 l'appel à négocier de Mallington, que Pitt refusa à nouveau.

A l'été 1954, après deux ans d'efforts inutiles et de morts, la vallée et donc la coupe de l'alimentation étant impénétrable tant que les hauteurs resteraient à Oglala, Pitt se décidé à faire décoller l'aviation avec les réserves de carburant accumulées.

Les Monts Michel, véritable maquis, furent bombardés pendant un mois, tant que les réserves durèrent, en vidant les automobiles de leur essence et en s'endettant.

 

La forêt fut mise à nu, et l'assaut démarré à l'automne 1954. Avec le nombre, Oglala fut vaincu par force, mais il combattit jusqu'à la mort qu'il trouva en février 1955.

Le bastion des Monts-Michel tombé, l'armée l'occupa fermement et marcha sur Montfis et ses puits de pétrole.

Les quelques Moraches traditionnalistes mirent le feu aux puits, mais la population depuis longtemps intégrée se révolta et livra la ville au Général McKindor, en avril 1955.

La marche vers l'ouest commença dès lors, Mallington fut délivrée sans résistance en juillet 1955, les confédérés l'évacuant.

En août, les mines et les puits de pétrole ayant été repris, l'armée lourde (aviation, chars, obus) fut relancée.

L'armée s'arrêta donc à Mallington le temps d'être ralliée, en septembre. Pitt lança un ultimatum depuis cette ville aux confédérés, promettant l'amnistie sauf pour les criminels de guerre, en cas de reddition.

 

Oeil-de-Boeuf refusa sur le conseil des tribus révoltées.

L'armée, avançant encore, reprit Mallas à l'hiver 1955, atteignant la frontière de la Confédération en mai 1956.

 

4) De la Chevauchée fantastique à la mort de Pitt : La Confédération en danger

 

En mai 1956, 3, 5 millions de fédéraux étaient massés à la frontière de la Confédération (plus de 100 000 avaient perdu la vie, dans les conscrits à 92 %, les moins expérimentés, contre Oglala); cette dernière, qui n'avait subi "que" 8 000 tués, gardait donc toute sa population adulte, soit environs 300 000 personnes déterminées, pour se défendre.

 

A l'écrasant rapport numérique allait s'opposer la connaissance du terrain.

En effet, le Président Pitt refusa d'utiliser l'aviation contre des anciens compatriotes, au risque de toucher des civils armaréens modernes, car d'aucuns avaient refusé d'évacuer le pyas.

Pitt préparait déjà la réconciliation et l'après-guerre, qu'il pensait arriver vite après 7 ans de conflit. Il n'en fut rien.

La flotte flut déployée sur le Lac Diamant ainsi que sur la façade maritime, la Confédération elle ne disposait d'aucune flotte moderne.

Un débarquement fut organisé en juin 1956 à Defrois, un autre à Palm Habor.

Oeil-de-Boeuf, chef Karpu, ordonna aux 30 000 guerriers (masculins) des diverses tribus karpues de charger les envahisseurs.

C'est ce qu'on a appelé la "Chevauchée Fantastique" : exposés à l'artillerie et aux fantassins, les Karpus, avec une bravoure inouïe, allèrent au feu et non seulement repoussèrent le débarquement, provoquant la panique face à cette héroïque charge irrationnelle, et s'emparèrent de la flotte.

L'exemple Karpu, dès qu'il fut connu et malgré les 4000 vies qu'il coûta, fut immité par Missiniens, mais en vain : les fédéraux débarquèrent et prirent Defrois après un siège de dix mois, en avril 1957.

 

Les Karpu avaient toutefois pris le contrôle d'une grande partie de la flotte, et Oeil-de-Boeuf fut bombardé amiral, car il avait perdu les deux jambes au cours de la charge.

Il livra un combat naval à la flotte Fédérale au large de Laredo et la coula après un farouche combat, en mars 1957, tandis qu'un nouveau débarquement se préparait.

Autour de Défrois, la guérilla regnait et les fédéraux ne pouvaient tenir que la ville. Les forêts missiniennes étant des lieux impénétrables pour les soldats, ils avaient face à eux un pays tout entier en résistance, jusqu'aux enfants.

 

5) Gaazdsen président : le retour des soulèvements intérieurs

 

La situation dégénéra lorsque Pitt fut assassiné en janvier 1958 alors qu'il inspectait les troupes à Mallas, par un Chien d'eau. Cet acte provoqua une nouvelle insurrection, et les Chiens d'Eau rejoignirent dès lors la Confédération.

Le nouveau président fut un militaire, non plus McKindor, mais le Général George Gaazdsen (1896-1977).

Beaucoup moins conciliant que Pitt, Gaazdsen se comporta en dictateur militaire plutôt qu'en président, ce qui conduisit une partie des conscrits, notamment de jeunes étudiants, à se mutiner en mai 1959, refusant d'aller au front contre les autochtones.

Gaazdsen autorisa l'emploi de l'aviation contre les confédérés ou les bisons, leur source principale de nourriture.

Pour répondre à cette menace, Oeil-de-Boeuf fit construire des usines sous-terraines malgré son anti-industrialisation, et produisit à son tour des avions kamikhazes.

 

Il leur fit aussi distribuer des tracts aux mutins, les appelant à le rejoindre dans une Confédération pacifique ou l'on vivrait selon son envie, dans le mode de vie désiré.

De nombreux mutins rejoignirent les rebelles entre 1959 et 1962, et s'organisèrent en maquis dans les Monts Michel ou les forêts, sans parler de ceux qui rejoignirent directement les forces confédérées.

 

6) La trêve-Jackson (1962-1967)

 

La défaite de Gaazdsen aux élections de 1962 face au négociateur chevronné Jack Jackson (1911-2011) changea la donne. Jouant l'appaisement, Jackson ouvrit les négociations avec les Confédérés et négocia une trêve de cinq ans, sans reconnaître l'indépendance pour autant, chacun se cantonnant de son côté du front. Oeil-de-Boeuf accepta, espérant pouvoir convaincre Jackson de revenir à la Confédération d'avant 1949, ou de reconnaître l'indépendance.

 

Jackson mit à profit ces cinq années pour amnistier les rebelles à la Fédération, dispenser les étudiants de la conscriptions, réformer la société pour renforcer la cohésion, et soumettre les derniers insurgés des Monts Michel. Les efforts d'Oeil-de-Boeuf en revanche n'aboutirent pas, aussi dut-il à contrecoeur renforcer l'industrialisation pour pouvoir triompher par les armes, et en 1967, lorsqu'expira la trêve, les deux armées reprirent le combat.

 

7) La longue agonie de la Confédération, un traumatisme à dépasser

 

Les affrontements reprirent donc, et cette fois la seule Confédération était menacée.

Malgré une héroïque résistance de tous les instants, pour un village, une cabane, un arbre, les fédérés avançaient peu à peu.

Désormais, Jackson était en position de force et proposait le pardon contre le retour à la Fédération.

 

Toujours prêt à céder, Oeil-de-Boeuf en fut dissuadé par trois fois, au nom des morts, mais il voyait déjà que les efforts étaient vains et que de toute façon le modèle était perdu, car l'industrialisation massive développée pour la résistance s'était installée.

Mais telle n'était pas la mentalité de ces anciens peuples si fiers.

 

Jackson s'arrangea pour que le plus de prisonniers soient faits, car il voyait bien le caractère fratricide de la guerre. de 1973 à 1976, il rencontra à maintes reprises et en secret Oeil-de-Boeuf, tout deux travaillant à un projet de Statut des Autochtones et des Cow-Boys.

 

Une fois que le texte leur satisfit à tous deux, Jackson le fit passer par une ordonnance. Oeil-de-Boeuf dès la promulgation du texte rendit les armes.

De petits groupes jusqu'au-boutistes ne suivirent pas l'exemple avisé de leur si sage chef, et les dernières armes se turent en 1977. Un gigantesque effort de réconciliation était à entreprendre.

 

B. L'Oeuvre de Réconciliation (1977-1995)

1) Le plan Jackson

 

Les successeurs de Jackson eurent beaucoup de travail à effectuer. Il fallut tout d'abord relever le pays de ses ruines, mettre en application le Statut de 1976 et rationnaliser la Fédération, dans le cadre de Plan Jackson de 1978.

Les Dix états traditionnels furent restaurés dans leurs prérogatives, des armes furent saisies, des usines démilitarisées et confiées à des groupes civils.

La reconstruction fut financée par les états, tandis que l'Etat fédéral faisait annuler les deux tiers de son écrasante dette (en héritant de la dette de la Confédération de surcroît) en accord avec ses créanciers, afin de pouvoir rembourser le tiers restant, représentant encore 88 % du PIB. La vigoureuse croissance (près de 8 % par an jusque 1988, puis autour de 6 % jusque 1993, 4,9 en 1994 et 4,2 en 1995) qui commença dès 1979 avec la reconstruction permit de faire diminuer ce pourcentage, tout en utilisant les excédents pour rembourser, mais aussi pour investir.

 

2) Pardonner et tirer les leçons

 

Des réserves furent créées pour les tribus, mais les colons eurent le droit de mettre en valeur les territoires désolés par la guerre.

Un plan de réintroduction des bisons fut mis en oeuvre, et la Fédération se reconnut débitaire d'un salaire mensuel de 1000 Am£ à tous les autochtones oisifs, sorte de rente accordée en dédommagement de l'occupation de leurs terres.

L'embrassade d'Oeil de Boeuf et de Jackson, à Mallington en 1977, quand fut enfin ratifiée la paix, et l'érection de cette ville en capitale Fédérale en souvenir des efforts déployés dès 1951 en faveur de la réconciliation, fut un grand pas vers le pardon. L'école fédérale fit en sorte que le souvenir de ces jours tragiques ne se perdent jamais, sans prendre parti, et en montrant les qualités vertueuses des combattants de tous les camps.

 

3) La réorganisation

 

Mais l'ex-confédération, noyée désormais dans le Missina parmi l'abondance des nouveaux colons, exigea une refonte du système fédéral encore trop généreux envers l'Est, et qui n'était plus représentatif de l'actualité, seulement de celle du XIXe siècle.

En effet, le poids démographique était désormais au Virnéo ou au Missina plus que dans les petits états primitifs. Un référendum par individu et non par état fut donc organisée en 1995 sur la réorganisation fédérale, approuvée à 62 % de oui.

Une assemblée constituante fut donc convoquée, à l'ordre d'un représentant pour 20 000 citoyens (Armara comptait alors 17,8 millions d'habitants et 12 millions de citoyens, il en fallut donc 600)

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